Comment vivre en quarantaine / confinement?

Ceci est une traduction de la version anglaise d’un article originellement publié dans le Aftenposten, écrit par le Professeur Atle Dyregrov, Docteur en psychologie clinique.

De plus en plus de gens sont tenus de rester en quarantaine à la maison ou en isolement avec une infection possible ou prouvée au coronavirus [covid_19]. Beaucoup se demandent s’ils en ont infecté d’autres ou s’ils sont eux-mêmes infectés. Les études sur les conséquences psychologiques de telles mises en quarantaine montrent des conséquences négatives importantes sous forme de peur, de colère, de pensées intrusives, etc. (Brooks et collègues, 2020). Les facteurs de stress dans cette situation incluent l’ennui, les informations inadéquates, les problèmes d’accès aux biens de consommation courante, les pertes financières et la stigmatisation. Voici quelques conseils sur la façon de composer avec le stress psychologique de l’isolement.

Comment vivre en quarantaine ?

N’oubliez pas que vous rendez service à la société
La quarantaine aide les autres. Vous contribuez à réduire la possibilité que d’autres tombent malades. Vous faites preuve de responsabilité sociale collective par vos actions altruistes. Si vous pensez de cette façon, vous serez plus en mesure de maintenir le respect de soi et de prévenir la stigmatisation. Lorsque la période de quarantaine est terminée, les autres devraient garder cela à l’esprit et ne pas s’éloigner de ceux d’entre vous qui ont fait ce travail.

Rester actif, établir des routines
Les activités, les routines et la structure donnent la forme et la prévisibilité de la journée, et réduisent le sentiment d’impuissance. Dans une situation incertaine, cela assure la stabilité et la sécurité. L’exercice physique, l’hygiène personnelle, les repas aux heures régulières et d’autres activités régulières contribuent à conserver des repères et de la structure dans une situation nouvelle et peu claire.

Le contact social est une activité importante
Les médias sociaux vous permettent de discuter et de voir les autres via Facebook, Skype et d’autres médias sociaux. Ce contact social devient particulièrement important pendant la quarantaine. «Restez en contact»! Assurez-vous que c’est un point fixe dans votre horaire quotidien.

Prendre le contrôle des pensées inquiétantes
Il est normal d’avoir des pensées inquiétantes sur l’état d’infection d’une personne. Si de telles pensées prennent beaucoup d’espace, vous pouvez essayer de mieux les contrôler. La distraction apaise l’agitation. Regardez des films ou des séries sur des tablettes ou TV, jouez à des jeux vidéo, faites des mots croisés, Sudoku, etc., ou utilisez Facetime / Skype pour parler aux autres sans laisser le coronavirus être le sujet principal.

Vous pouvez également reporter votre inquiétude. Faites de la place pour un temps défini (10-20 minutes) où vous pouvez vous inquiéter autant que vous voulez. Quand des soucis surgissent en dehors de ce temps, vous pouvez vous dire : «C’est une chose à laquelle il faut penser en mon temps d’inquiétude, pas maintenant.» Si cela est répété assez souvent, ce processus de pensée devient automatique. Ne programmez pas votre temps d’inquiétude tard la nuit. Si des inquiétudes apparaissent, ne vous énervez pas contre vous-même, répétez simplement que vous allez penser à eux dans votre temps d’inquiétude.

Quelques infos par jour suffisent
Les personnes qui vivent une tragédie savent que le fait de passer trop de temps à regarder ou à lire les informations les affectent négativement. Si vous évitez, afin de vous protéger, de vérifier constamment les informations dans les médias concernant le virus, vous trouverez plus facile de rester calme. Une mise à jour quotidienne régulière d’une source fiable suffit.

Sources
Brooks, S. K., Webster, R. K., Smith, L. E., Woodland, L., Wessely, S., Greenberg, N., & Rubin, G. J. (2020). The psychological impact of quarantine and how to reduce it: Rapid review of the evidence. The Lancet, https://doi.org/10.1016/S0140-6736(20)30460-8

Traduction : Anne-Charlotte Dupond, Psychologue du travail du CNAM